Contenu vérifié et certifié le 13/07/2022 par Christian Baillard, Pharmacien basé en Île de France

Qu’est ce que l’impuissance ?

L’impuissance, plus généralement appelée dysfonction érectile est un problème sexuel très commun. En France environ 5 millions d’hommes sont touchés par ce trouble, un homme sur 10 sera affecté par ce problème au cours de sa vie. Plus souvent qu’on ne le pense, elle est de cause organique c’est-à-dire liée à un trouble de santé physique. Elle peut toutefois être de cause psychologique. Les jeunes peuvent aussi avoir des problèmes d’érection plus particulièrement s’ils souffrent d’anxiété, de stress ou sont sous pression.

Le symptôme le plus évident des troubles de l’érection est l’incapacité à avoir et/ou maintenir une érection suffisante pour la pénétration au cours du rapport sexuel. Ainsi, si le problème n’est qu’occasionnel nous ne pouvons pas parler d’impuissance au sens propre mais plutôt d’un manque passager de libido. Par contre, si le problème est récurrent (en continu pendant plus de 3 mois) nous pouvons parler de dysfonction érectile. L’impuissance, plus précisément appelée dysfonction érectile donc, est un problème sexuel très commun et il est important d’en parler pour pouvoir y remédier.

Qu’est-ce que l’impuissance ?

La dysfonction érectile, plus communément appelée impuissance sexuelle, est diagnostiquée quand un homme a des difficultés à obtenir et/ou à maintenir une érection suite à une excitation sexuelle. Cela signifie qu’il n’est pas capable de disposer d’une érection suffisamment rigide pour lui permettre d’avoir un rapport sexuel avec pénétration. Causée par un manque d’afflux sanguin vers le pénis, la dysfonction érectile peut éventuellement conduire à d’autres troubles comme l’anxiété, des difficultés relationnelles et une perte d’estime de soi.

Également appelée dysfonction érectile, dysérection ou tout simplement trouble érectile, l’impuissance peut être occasionnelle ou récurrente et peut être de cause organique (physiologique) ou psychologique.

Les problèmes d’érection concernent aujourd’hui 1 homme sur 3 passé l’âge de 40 ans [1] et toucheront plus de 320 millions de patients en 2025 d’après les estimations de l’OMS.

Est-ce similaire à l’éjaculation précoce ?

Non. Bien que ce symptôme soit également courant chez l’homme, l’éjaculation prématurée et l’impuissance sexuelle sont bien deux choses distinctes : l’impuissance c’est l’incapacité à obtenir ou maintenir une érection après l’excitation, tandis que l’éjaculation précoce se caractérise lorsqu’un homme peut obtenir/maintenir une érection mais atteint l’orgasme plus tôt qu’il ne le voudrait.

Causes des troubles de l’érection

Les causes de l’impuissance sont aujourd’hui bien connues des spécialistes, ce qui rend le diagnostic des médecins plus aisé qu’il y a encore quelques années. La dysfonction érectile peut être soit d’origine psychologique, soit physiologique. Il existe également des facteurs extérieurs aggravants.

Causes psychologiques

Lorsque le patient se réveille encore régulièrement avec des érections matinales, l’appareil génital fonctionne correctement et l’impuissance est probablement d’origine psychologique. La dysfonction érectile psychologique représente environ 20% des cas d’impuissance et concerne principalement les hommes jeunes (moins de 30 ans). Les causes psychologiques les plus fréquemment invoquées sont, dans l’ordre :

  • L’angoisse de la performance sexuelle, la peur de l’échec ou de l’abandon. Ils surviennent généralement au cours de l’éveil à la sexualité et peuvent sérieusement handicaper le jeune homme inexpérimenté lors de ses premières tentatives d’ébats. Plus rarement, l’anxiété de la performance se déclare tardivement avec le changement de partenaire sexuel(le), par exemple après plusieurs années passées avec la même personne. La peur de l’abandon peut survenir après une rupture difficile associée à un choc émotionnel.
  • L’excès de pornographie. Elle concerne encore une fois principalement les hommes jeunes dont l’imaginaire sexuel a été façonné par l’accès facilité à la pornographie et qui se retrouvent soudainement confrontés à la réalité qui s’avère bien différente.
  • Les problèmes de couple. Une relation qui change, des disputes à répétition, une tromperie dont le couple ne se relève pas et les troubles érectiles s’invitent alors dans le lit conjugal. On déplore alors souvent l’absence ou la perte de libido.
  • La dépression ou le burn-out. La dysfonction érectile psychologique est fréquemment associée au stress ou au mal-être. L’impuissance peut même être l’un des symptômes de la dépression et permettre au médecin de diagnostiquer un profond mal-être ou un burn-out qui doivent être considérés comme de véritables maladies. Parfois, une fatigue extrême peut également causer des troubles érectiles et l’homme a alors simplement besoin de se reposer.

Causes organiques (physiologiques)

Plus de 8 hommes sur 10 qui consultent pour des troubles érectiles souffrent en réalité d’impuissance physique. Les causes physiologiques de l’impuissance les plus fréquentes sont :

  • L’âge. En effet, le nombre de patients impuissants augmente considérablement par la quarantaine. Si un homme sur trois souffre de dysfonction érectile après 40 ans, ils sont près d’un sur deux à être concernés par l’impuissance après 50 ans. La quasi-totalité des hommes a déjà rencontré des problèmes d’érection au moins une fois après l’âge de 60 ans.
  • Des troubles cardio-vasculaires [2] ou métaboliques. L’hypertension, la fuite veineuse et le cholestérol peuvent par exemple causer des dysfonctionnements érectiles, de même que l’obésité, le surpoids et la plupart des maladies cardiaques.
  • Le diabète. Le déséquilibre glycémique est en effet responsable de 50% des troubles érectiles chez l’homme de plus de 50 ans.
  • Des troubles hormonaux ou prostatiques. Un déficit de testostérone (hormone masculine), une hypertrophie ou un cancer de la prostate peuvent être à l’origine de l’impuissance.
  • Des blessures, malformations ou séquelles d’opération. Un patient touché à la moelle épinière, atteint de la maladie de la Peyronie ou ayant subi une prostatectomie rencontrera par exemple des difficultés à obtenir ou à maintenir une érection.

Facteurs aggravants

Certaines causes extérieures peuvent aggraver une prédisposition à l’impuissance voire la déclencher directement, voir tableau ci après :


Le tabacLes fumeurs ont en effet deux fois plus de risques d’être concernés par les troubles érectiles que les non fumeurs, la faute à la nicotine qui brouille les messages au niveau neurologique.L’alcoolLa consommation d’alcool, qu’elle soit occasionnelle ou régulière, est bien connue pour engendrer l’impuissance.Certains médicamentsAinsi, les antidépresseurs, anxiolytiques, les bêtabloquants ou encore les antihypertenseurs sont autant de traitements qui favorisent l’apparition de troubles érectiles.

L’impuissance est-elle liée à d’autres maladies ?

Dans la majorité des cas, oui. On peut citer les traitements médicamenteux, les habitudes de vie ou encore la santé mentale. Tous ces facteurs peuvent contribuer à la dysfonction érectile.

Symptômes

Si vous avez toujours des érections matinales régulières mais rencontrez des pannes sexuelles occasionnelles, vous souffrez probablement d’impuissance psychologique. Si vous notez la disparition progressive ou la raréfaction des érections matinales en plus de difficultés à obtenir ou à maintenir une érection, vous êtes sans doute concerné par la dysfonction érectile physique. Il existe une solution ou un traitement dans la plupart des cas.

Quel impact l’impuissance a-t-elle sur l’homme ?

Effets primaires :

  • Difficultés à obtenir une érection

  • Difficultés à maintenir une érection suffisante pour une relation sexuelle

Effets secondaires ou collatéraux :

  • Perte d’estime de soi

  • Problèmes relationnels

  • Anxiété liée à la performance

Quel impact l’impuissance a-t-elle sur la partenaire ?

Il est important qu’il y ait une communication efficace entre la personne concernée et la partenaire. Être ouvert à la communication et à la compréhension du problème et les solutions possibles va instaurer un climat de confiance qui aidera à la résolution du problème. En l’absence de communication, l’homme peut développer une anxiété liée à la performance tandis que la partenaire peut se sentir responsable et se culpabiliser à tort. Dans tous les cas, le facteur relationnel est à prendre en compte et l’évitement du dialogue constitue bien souvent un facteur aggravant le trouble érectile.

Complications potentielles

L’impuissance peut poser des problèmes si le couple essaye de procréer, bien qu’elle n’ait aucun lien avec la stérilité. Un homme atteint de dysfonction érectile permanente ne pourra pas transmettre sa semence éjaculatoire à sa partenaire pour féconder un ovule. Les principales complications de l’impuissance sont d’ordre psychologique, car l’homme qui ne parvient pas à avoir des rapports sexuels satisfaisants pourra par exemple se sentir diminué ou atteint dans sa virilité. Les pannes sexuelles à répétition peuvent également engendrer une frustration et un niveau élevé de stress.

Traitements de l’impuissance

L’impuissance peut être traitée dans la majorité des cas, sauf si les nerfs érectiles sont atteints de façon irréversible. Voici les différentes solutions et manières de traiter la dysfonction érectile :


Le dialogue et la thérapie
Le dialogue ou la thérapie. Dans le cas de troubles érectiles psychologiques, l’homme aura parfois besoin d’être rassuré ou simplement écouté par sa compagne. En cas de problèmes de couple, une thérapie ou quelques séances en compagnie d’un sexologue peuvent aider à bien identifier les causes des problèmes d’érection et conduire à une solution efficace.

L’hygiène de vie et l’alimentation
Le surpoids, le diabète et les affections cardio-vasculaires étant à l’origine de la plupart des troubles érectiles passé un certain âge, l’adoption d’un mode de vie sain et de façon générale, manger équilibré, pratiquer régulièrement un sport, arrêter de fumer et réduire au minimum sa consommation d’alcool et de médicaments peut améliorer considérablement la qualité des érections. En revanche, il n’existe aucune preuve clinique démontrant qu’un aliment tel que le gingembre ou d’autres aliments « miracles » puissent aider à restaurer une érection satisfaisante.

Les médicaments par voie orale
Les traitements oraux pour l’impuissance et plus récemment les crèmes. Depuis l’invention du Viagra en 1998, l’industrie pharmaceutique a mis au point différentes molécules appartenant à la classe des inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5 (IPDE5), toutes plus efficaces les unes que les autres pour favoriser l’érection (Cialis, Levitra, etc.). D’une efficacité démontrée, il faut toutefois noter que ces traitements sont soumis à prescription médicale et peuvent causer des effets secondaires chez un certain nombre de personnes. Ils n’agissent qu’en cas d’excitation sexuelle et ne seront d’aucun recours en cas d’absence de libido.

Les injections
Les injections dites intracaverneuses. Ces injections péniennes sont généralement prescrites aux hommes qui ne réagissent pas ou mal aux traitements oraux. Particulièrement efficaces, elles sont peu douloureuses malgré le mode d’administration (piqûre dans la verge) et peuvent être remboursées en partie par la Sécurité Sociale. Leur molécule est similaire aux traitements oraux (IPDE5).

Les thérapies hormonales
Le taux de testostérone, hormone jouant un rôle dans la sexualité masculine, décroît aux alentours de la trentaine. Aussi, pratiquer une activité physique, bien se nourrir et bien dormir peuvent aider à enrayer la baisse du taux d’hormones. Pour pallier cette baisse, un traitement appelé TRT (Testosterone Replacement Therapy) ou Thérapie de Remplacement de la Testostérone peut être utile. Attention toutefois, ce type de traitement doit s’effectuer sous contrôle médical. Vous pouvez faire mesurer votre taux de testostérone pour savoir si celui-ci est anormalement bas. Pour cela, parlez-en à votre médecin.

La chirurgie
La chirurgie constitue le dernier recours en cas d’échec des autres traitements. Il est toutefois utile d’avoir recours à la chirurgie en première instance si la dysfonction érectile a été causée par un accident ou un problème d’ordre anatomique. L’opération consiste en l’installation d’un implant pénien ou prothèse pénienne [3] (semi-rigide ou désormais gonflable) qui permet par un mécanisme permettant de mettre le pénis en érection et de mettre fin à cette dernière de manière aisée et discrète. Cette opération, qui dans certains cas n’est pas prise en charge, remporte un certain succès cependant, avec plus de 75% des patients satisfaits de l’opération.

Sources

[1] Doctissimo – Les chiffres de l’impuissance

[2] Wikipedia – Impuissance sexuelle

[3] Allodocteurs – Troubles érectiles